Gouvernementalité et participation
L’enjeu d’une analyse des critiques de la démocratie participative ne peut aucunement se limiter à une délimitation fictive entre approches distanciées et approches normatives. L’examen de la pluralité et des mutations des postures critiques qui traversent les recherches sur la participation et la délibération publique nous permet de dégager une partition plus significative entre des perspectives surplombantes et celles faisant une place aux évaluations, aux modes d’engagement et aux jugements des acteurs sociaux, généralement sévères à l’égard de l’offre publique de participation. Par-delà la diversité des cadres théoriques mobilisés, se dégage un mouvement général : la critique sociale joue un rôle actif dans toutes réflexions et orientations relatives à la participation, qu’il s’agisse de la production de l’ordre ou au contraire des résistances dont les pratiques participatives font l’objet. Cette consubstantialité des critiques théoriques et sociales invite alors à retenir une approche en termes de « gouvernementalité », afin d’apprécier si, au regard de l’analyse singulière des rapports de pouvoir qu’elle défend, il y a là une posture et une voie analytique propre à renouveler la critique de la participation.
Mots-clés
- approches critiques
- participation publique
- mouvements sociaux
- gouvernementalité