Deux logiques d'action collective
L’article critique la fausse équivalence entre organisations syndicales de salariés et d’employeurs induite par le concept de « groupe d’intérêt », qui dissimule les asymétries de pouvoir entre travail et capital. Il s’intéresse ensuite au rôle des formes politiques dans la construction des intérêts et pointe une contradiction. Alors que les modes d’action et de raisonnement supportés par les institutions de la démocratie libérale favorisent une rationalité monologique, la classe laborieuse, en raison de sa position dominée dans la structure de classe, a besoin de formes d’organisation dialogiques pour faire émerger ses intérêts véritables. La distinction entre modes d’action dialogiques et monologiques conduit à mettre au jour deux niveaux différenciés de la lutte des classes. Le premier, qui s’inscrit dans le cadre des formes politiques existantes, est celui des conflits économiques distributifs. Le second porte sur les formes politiques elles-mêmes.
Mots-clés
- marxisme
- syndicalisme
- action collective
- critique
- démocratie participative
- rationalité dialogique
- structuralisme