Traditionnellement exclus des procédures de participation politique (hormis le vote), les habitants des barrios vénézuéliens intègrent aujourd’hui le cycle des politiques publiques par l’entremise de comités locaux de planification, les Conseils communaux. Leur participation se manifestant aussi sous la forme d’une prise de parole publique à l’Assemblée du quartier, les enjeux politiques de cette prise de parole dépassent pourtant la simple délibération, la confrontation rationnelle d’arguments. Dans ces comités populaires, en plus de participer en tant que bénéficiaires à l’élaboration des politiques publiques, les habitants se découvrent sujets politiques à travers une dialectique de singularité et universalité. Cette subjectivation s’avère propédeutique à un processus d’émancipation, pour lequel cet article propose quelques pistes interprétatives.