La démocratie délibérative dans le contexte des town meetings de la Nouvelle-Angleterre du xviie siècle
Depuis Alexis de Tocqueville, les communes de Nouvelle-Angleterre du xviie siècle ont été associées à des pratiques politiques et sociales qui encourageaient la création d’une société « démocratique ». Mythe ou réalité ? Et quelle place prend dans cette histoire la religion de la population anglaise qui fonda les colonies de Nouvelle-Angleterre ? Un examen précis des archives des communes et des églises, que n’avait pu faire Tocqueville, révèle un engagement marqué aux valeurs essentielles de transparence, d’équité (de justesse et de justice), et de participation citoyenne large. Le système « congréganiste » du gouvernement de l’Église transféra l’autorité des formes centralisées de hiérarchie à des laymen (non-initiés) au sein de chaque congrégation locale. De la même manière, les gouvernements centraux des colonies attribuèrent de larges parcelles de terre aux groupes d’immigrants, leur donnant la capacité d’établir des communes autonomes. Décider de la manière de distribuer ces terres était une question fondamentale pour ces communes – tout comme il était essentiel de savoir qui devrait prendre part à cette décision. Il n’existait pas d’idéologie formelle ou explicitement « démocratique » pour accompagner le développement de cette culture citoyenne, mais dans le contexte du xviie siècle, ce qui en résulta ressemblait étrangement à ce qu’on pourrait nommer une société démocratique.
Mots-clés
- town meeting
- congrégationalisme
- participation
- équité
- démocratie