Ce qu’être représenté·e veut dire. La relation de représentation du point de vue des citoyen·nes
Cet article introductif prend le parti de l’interdisciplinarité pour questionner à nouveaux frais la relation de représentation politique du point de vue des représenté·es. En prenant appui sur le renouveau constructiviste de l’analyse de la représentation en théorie politique, les auteurs proposent un regard de sociologie politique sur la réception des prétentions à la représentation par les groupes sociaux censés être représentés. Ancrant l’analyse dans le prolongement des controverses autour de la défiance politique des citoyen·nes et de celles relatives aux impensés des études sur le travail politique, ils suggèrent combien saisir le rapport des représenté·es à leurs représentant·es nécessite de s’intéresser prioritairement à leurs pratiques, soulignant les apports d’approches empiriques intensives à même de ne se pas se limiter à enregistrer des discours et des représentations. La mise en relation dans le dossier d’études de cas relatives à des groupes et contextes socio-spatiaux contrastés en France met en exergue des régularités dans les conditions d’identification à des représentant·es politiques et souligne comment diverses inégalités sociales, genrées et ethno-raciales se réfractent dans l’ordre politique. Au final, le sentiment de représentation semble davantage structuré par ce que font les représentant·es que par ce qu’elles et ils sont, ce résultat témoignant de l’intériorisation relative des cadres légitimes pour penser la représentation dans la société française.
- Relation de représentation
- Représenté·es
- Défiance
- Identification
- Intersectionnalité.