Les représentations de la citoyenneté dans les centres sociaux, une « épistémologie civique » en tension avec le « développement du pouvoir d’agir » ?
De nombreux travaux sociologiques ont analysé les formes « d’évitement du politique » dans le monde associatif. S’il s’intéresse globalement à des problématiques similaires, cet article aborde les enjeux politiques dans ces espaces à partir d’un autre angle d’analyse : celui d’une approche anthropologique des processus de citoyenneté. Il s’attachera donc dans un premier temps, à partir d’une enquête multisituée et de longue durée, à décrire et analyser le régime dominant de citoyenneté dans le réseau des centres sociaux, ce qu’on pourrait définir comme une « épistémologie civique » spécifique. L’introduction, au début des années 2010, de la visée de « développement du pouvoir des habitants » est venue au moins en partie révéler ce régime dominant, mais le plus souvent implicite, de citoyenneté. En saisissant comment cette visée entre en tension avec cette « épistémologie civique » stabilisée, on peut mieux comprendre pourquoi et comment (et c’est l’objet de la seconde partie de l’article) certaines dimensions de ce « pouvoir d’agir » ont fait l’objet d’appropriations locales assez aisées, alors que d’autres se confrontent à plus de résistance.
- Citoyenneté
- Épistémologie civique
- Pouvoir d’agir
- Politisation