Les prestataires du vivre-ensemble dans le logement social : entre professionnalisation de la participation des locataires et sous-traitance du « sale boulot »
Au croisement de la sociologie de la participation et de l’intervention sociale, cet article analyse le positionnement de prestataires missionné·es pour gérer l’intermédiation bailleur-locataire dans des quartiers d’habitat social d’Île-de-France. Sous couvert de participation et de « mieux vivre ensemble », ces professionnel·les se confrontent à l’ambivalence, classique dans le travail social, entre émancipation et encadrement des classes populaires. Mais leur position apparaît d’autant plus instable qu’elles et ils gèrent principalement, pour le compte des bailleurs, les « incivilités » des locataires, sans pouvoir renvoyer au problème social des grands ensembles. L’hypothèse est que dans l’optique de gérer le hiatus entre responsabilisation et soutien des locataires, ces prestataires opèrent une « professionnalisation par le bas » de l’intermédiation locative, dans l’optique de négocier avec les bailleurs et d’accompagner les initiatives collectives.
- mots-clésquartiers populaires
- logement social
- développement social
- professionnalisation
- intermédiation
- intervention sociale